Au cours des dernières années, la violence et l’instabilité ont rapidement augmentées dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Le Burkina Faso, qui était auparavant un phare de stabilité et de cohésion sociale dans la région, est confronté à une escalade de conflits, en particulier dans les zones frontalières vers le Niger et le Mali, mais aussi – toujours dispersé – à sa frontière avec le Bénin. L’ONG américaine ACLED (The Armed Conflict Location & Event Data Project) a constaté que depuis 2016, le nombre d’attaques violentes au Burkina Faso, au Mali et au Niger a été multiplié par cinq, laissant dans son sillage plus de 5 000 morts par année. Les régions les plus touchées par la violence sont les régions de Mopti (Mali) et du Sahel (Burkina Faso), qui ont chacune vu plus de 3500 victimes liées au conflit entre septembre 2019 et septembre 2020.
Plusieurs groupes militants contestent l’autorité des États dans une zone difficile à contrôler. La plupart de ces groupes vivent un Islam fondamentaliste et cherchent à exploiter les conflits latents entre les différentes ethnies de la population. L’absence des services publics de base et des infrastructures correspondantes permet aux groupes militants de terroriser la population locale qui n’a souvent aucun moyen de protection.